La 15e édition du colloque annuel du Cancéropôle IDF était dédiée au sujet des données de santé en cancérologie et leur cartographie, en évoquant les aspects techniques et méthodologiques liés aux grandes bases de données de santé et à l’open data. Cette journée a été organisée par le groupe de travail Intégration de données du Cancéropôle Île-de-France, en lien avec le réseau Epidemium, et avec le soutien de la Fondation ARC pour la recherche sur le cancer.
INTRODUCTION
Anita Burgun est coordinatrice du groupe de travail Intégration de données du Cancéropôle, chercheuse au Centre de Recherche des Cordeliers et chaire à l’institut de recherche PR[AI]RIE. Elle lance la journée en parlant des enjeux actuels sur l’intégration des données biologiques, génomiques et d’exposition.
Anita BURGUN, AP-HP HEGP, Inserm, Université de Paris – Diaporama
CARTOGRAPHIE, ENVIRONNEMENT ET DONNÉES DE SANTÉ
Cartographie et justice spatiale
Jacques Lévy est géographe, il aborde les sujets de la cartographie et de la justice spatiale, et montrer comment la recherche en sciences sociales de l’espace peut aider la biologie. La cartographie peut servir à penser, tester des hypothèses et jouer un rôle de prise de distance critique sur un sujet. Cela ouvre sur des approches pas uniquement analytiques mais systémiques, qui prennent en compte le contexte et le profil des individus.
Jacques LÉVY, Université de Reims – Diaporama
Exposition à la pollution de l’air et risque de cancer : utilisation de données spatio-temporelles
Thomas Coudon travaille au Centre Léon Bérard, dans une unité Prévention Cancer, Environnement, et s’intéresse au rôle des facteurs environnementaux sur le risque de cancer. Il va parler de l’impact sanitaire de la pollution de l’air, de ce qu’on sait sur les liens entre pollution de l’air et cancer et des difficultés de travailler sur ce sujet. Il présentera des méthodes développées par son équipe qui permettent d’estimer ces expositions.
Thomas COUDON, Centre Léon Bérard, Inserm – Diaporama
Bio-Epidemium : opendata & cancérologie
Hector Countouris travaille actuellement sur le projet Bio-épidémium financé par le Cancéropôle IDF et en partenariat avec Epidemium. Une plateforme de recherche translationnelle a été montée au sein du Siric Carpem, pour mettre à disposition les moyens pour gérer leurs données et leur analyse. Ce travail a pour objectif de présenter sous la forme d’une cartographie les données de patients extraites des compte-rendus médicaux, pour les mettre en relation avec des données environnementales publiques.
Hector COUNTOURIS, AP-HP HEGP, Inserm, Université de Paris – Diaporama
Géomatique à l’agence de la biomédecine : usage et enjeux
Florian Bayer fait un tour d’horizon des différentes applications possibles de la géographie et de la géomatique de la santé, en s’appuyant sur le contexte de l’agence de la biomédecine. Ces travaux servent à l’évaluation mais ont également une visée opérationnelle, dans un objectif d’amélioration de l’accès aux soins, de la prise en charge des patients, et de l’amélioration des pratiques.
Florian BAYER, Agence de la Biomédecine – Diaporama
Données hospitalières et cartographie sur ScanSanté
Marie-Caroline Clément est médecin de santé publique, elle présente un état des lieux des données hospitalières qui sont mises à disposition et qui peuvent intéresser la recherche sur le cancer, notamment les données du PMSI. Elle présentera également un outil cartographique disponible sur ScanSanté, qui est un outil utilisable librement par les chercheurs et / ou établissements qui souhaiteraient afficher des données de santé sur une carte.
Marie-Caroline CLÉMENT, ATIH – Diaporama
GIS & CANCER, ENJEUX DE CIBLAGE EN SANTÉ PUBLIQUE ET DE QUALITÉ DE PRISE EN CHARGE
Systèmes d’informations géographiques : opportunités & challenges dans la recherche sur les issues du cancer
Cary Gross est professeur de médecine et chercheur en épidémiologie à l’Université de Yale. Il est important pour lui de mener des recherches sur le devenir des patients et les conséquences du cancer, au travers du prisme de problématiques de cartographie géographique, pour mieux comprendre les liens complexes existants entre lieu et soin, entre géographie et prise en charge du cancer. Il parlera également de l’étude des variations de prise en charge et de devenir des patients observées entre plusieurs régions : ces travaux menés par son équipe permettent en effet d’utiliser la géographie pour évaluer l’impact de différentes stratégies de prévention et/ou de prise en charge.
Cary GROSS, Yale University – Diaporama
Cancer et exposome
Robert Barouki est professeur de médecine à l’Hôpital Necker. Lui et son équipe travaillent, au sein de grands consortiums, sur l’exposome et notamment son impact sur les cancers. Il aborde dans un premier temps les multiples définitions de l’exposome, avant de revenir sur ce qui l’a amené à s’intéresser à l’exposome de manière large en intégrant à ses recherches en toxicologie sur le récepteur AhR une dimension d’épidémiologie et de modélisation dans un projet sur l’exposome. Il conclue son exposé en expliquant pourquoi les études sur l’exposome sont utiles à la santé publique, et peuvent avoir un impact aussi bien en prévention que pour améliorer les résultats de recherches.
Robert BAROUKI, AP-HP Necker, Université de Paris – Diaporama
Représentation de données PMSI dans un contexte géogrpahique
Cette table ronde a permis à des intervenants d’horizons différents d’aborder la question des données PMSI, l’utilisation des données géolocalisées et les enjeux associés à leur représentation :
- Grégoire Rey, directeur du centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès de l’Inserm, qui produit la base nationale depuis 1968
- Anne-Sophie Jannot, maître de conférences, médecin de santé publique à l’HEGP, AP-HP, travaille sur les entrepôts de données hospitaliers de l’HEGP, et référente nationale pour la banque de données maladies rares
- Xavier Vitry, chef de projet du système d’information géographique mutualisé Atlas-Santé au sein du Ministère de la santé, direction du numérique sur les systèmes d’information mutualisés des ARS
- Philippe-Jean Bousquet, dirige à l’INCa la direction Observation Sciences des données et évaluations
- Bastien Rance, maître de conférences à l’HEGP, Université de Paris, travaille dans l’équipe Inserm d’Anita Burgun.
Débat : traçage des individus dans l’espace et dans le temps, limites techniques et éthiques
La seconde table ronde a permis d’aborder les questions techniques et éthiques relative au traitement des données géographiques des patients sous un angle interdisciplinaires. Les différents intervenants ont pu apporter l’éclairage de leur discipline :
- Marie-France Mamzer, Professeur d’éthique et de médecine légale à l’Université de Paris, anciennement médecin néphrologue
- Julien Guérin, chef de projet informatique à la direction des données de l’Institut Curie, en charge de l’équipe Data Factory qui a pour objectif la mise en oeuvre des entrepôts de données et de services innovants
- Jean-Yves Lascaux, délégué régional Île-de-France à l’Institut Géographique National (IGN), spécialisé dans la donnée géographique et leur utilisation dans le domaine de la santé
- Anita Burgun, PU-PH à l’AP-HP HEGP, responsable d’une équipe de recherche au Centre de Recherche des Cordeliers, responsable du groupe de travail Intégration de données du Cancéropôle IDF
JEUNES TALENTS ET PRIX DU CANCÉROPÔLE IDF
A mi-journée, les trois lauréats du Prix 2020 du Cancéropôle IDF ont été invités à présenter leurs travaux et se sont vus remettre leurs prix :
- Roger SUN, UMR1030, Inserm, Gustave Roussy, “Intelligence artificielle et imagerie médicale pour la prédiction de la réponse à l’immunothérapie et aux combinaisons de radiothérapie-immunothérapie”
- Marine CAZAUX, U1223, Inserm, Institut Pasteur, “Décoder les interactions cellulaires régulant l’activité antitumorale des cellules CAR T grâce à l’imagerie intravitale biphotonique”
- Francesco BASCHIERI, UMR1170, Inserm, Gustave Roussy, “Endocytose frustrée et mécano sensation”
Merci à la Fondation ARC pour la recherche sur le cancer pour son soutien !