Le Cancéropôle Île-de-France a organisé, en collaboration avec Nutricia et Baxter, le 8 novembre 2011, une journée de conférences durant laquelle sont intervenus des professionnels impliqués dans la prise en charge de patients atteints de cancer.
Ce séminaire, animé par le Pr Jean Navarro, a montré l’importance de la prise en charge globale du malade afin d’améliorer l’efficience des traitements contre le cancer. Ont été abordés différentes stratégies complémentaires traitements, allant de la psychologie à l’activité sportive en passant par l’utilisation de l’hypnose, de la médecine chinoise ou de la nutrition.
I. COMMENT AMÉLIORER L’EFFICIENCE DES TRAITEMENTS CONTRE LE CANCER ?
Nutrition et cancer
Olivier MIR présente le rôle de la nutrition, et plus particulièrement l’influence de la graisse viscérale lors des traitements. D’après ses observations, il faudrait adapter les doses de chimiothérapie aux masses musculaires et graisseuses sachant que le déficit de masse musculaire et l’excès de masse graisseuse sont défavorables : augmentation du risque de cancer, diminution de la tolérance aux traitements et de leur efficacité. Le soutien diététique est nécessaire pendant les traitements.
Olivier MIR, AP-HP, Hôpital Cochin – diaporama
Prise en charge des effets secondaires des traitements
Damien Pouessel, chercheur et clinicien à l’Hôpital Saint Louis, présente ici des travaux qui étudient les effets secondaires des traitements contre le cancer, et la façon dont leur prise en charge a des répercussions sur les traitements eux-même. Les effets secondaires peuvent amener à diminuer les doses, diminuer l’efficacité ou retarder les traitements. Les stratégies doivent être définies au cas par cas.
Damien POUESSEL, AP-HP Hôpital Saint Louis – diaporama
Activité physique et cancer
Jean-Marc Descotes, directeur de la CAMI, parle du rôle que peut jouer une activité sportive dans la prise en charge du cancer ainsi que sur les risques d’être malade. L’activité physique intense et régulière, conduite pour le plaisir qu’elle provoque et son utilité, diminue le risque de cancer de 25%, et celui de récidive de 50%. Les éducateurs doivent être formés aux spécificités des malades atteints de cancer.
Jean-Marc DESCOTES, directeur de la CAMI – diaporama
Prise en charge psychologique
Sylvie Dolbeault est psychiatre à l’institut Curie et spécialisée dans la prise en charge psychologique de patients atteints de cancers. On constate une surprévalence et une surmortalité du cancer chez les patients déprimés. La dépression conduit chez les malades à diminuer l’observance. Les facteurs de protection : soutien social, optimisme, croyance, permettent d’améliorer la qualité de vie. 30 à 40% des patients ont des troubles psycho pathologiques. Ces troubles sont mal détectés. Il faut augmenter la détection systématique des patients vulnérables, agir sur les facteurs de risque connus.
Sylvie DOLBEAULT, Institut Curie – diaporama
II. MÉDECINE FACTUELLE OU COMPLÉMENTAIRE : RECHERCHE DE L’ÉVIDENCE
Médecine holistique
François Goldwasser est professeur à l’Hôpital Cochin, et coordonne un projet de recherche visant à évaluer un nouveau mode de prise en charge des patients atteints de cancer. Le projet Ariane de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris vise à une prise en charge globale des patients cancéreux : pluridisciplinarité et médecine intégrée en un lieu unique et partagé pour une synthèse immédiate et réactive. Il présente ses premiers résultats.
François GOLDWASSER, AP-HP Hôpital Cochin – diaporama
Hypnose et cancer
Philippe Bordon, de l’Hôpital Ambroise Paré, présente l’hypnose et l’utilisation qu’il en fait dans le cadre de sa pratique clinique en cancérologie. L’hypnose n’est pas un traitement. Elle permet de diminuer les troubles des effets secondaires. Elle est complémentaire à des aides psychologiques pour permettre de mieux supporter les traitements.
Philippe BORDON, AP-HP Hôpital Ambroise Paré – diaporama
Point de vue de l’anthropologue
Il faut instaurer un dialogue entre les rationalités des patients et celles des professionnels. Le cancer évolue vers une maladie chronique qui conduit à une transformation de la personne –corporelle et identitaire- qui devient un hybride patient-traitement. Le patient doit accepter cette nouvelle personne normale avec une maladie chronique en échange de sa survie. Il faut trouver des moyens d’accompagner le patient cancéreux qui devient une nouvelle personne normale atteinte d’une maladie chronique. Cela permettrait en outre d’éviter les dérives sectaires..
Pr Patrick DESHAYES, Université Lyon III
Médecine chinoise
Eric Marié, Professeur à la Faculté de Médecine de Montpellier, est Docteur en médecine traditionnelle chinoise. La médecine chinoise présente une approche globale du malade : sont pris en compte la maladie mais aussi son symptôme et le terrain du malade. En Chine, la médecine traditionnelle est utilisée en complément de traitements de type chimiothérapies ou radiothérapies, et permet d’améliorer l’efficacité des traitements, de prévenir récidives, et de diminuer les effets secondaires.
Eric MARIE, Faculté de médecine de Montpellier – diaporama
Lutte contre les dérives sectaires
Georges Fenech est Président de la mission interministérielle de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes). Il rappelle, lors de son intervention, que la plus grande vigilance est requise contre les dérives sectaires qui peuvent être le fait d’individus exerçant ou non en institution. Les signes d’alerte sont les recommandations d’arrêt de traitement, le prix et l’absence de communication.
Georges FENECH, Président de la MIVILUDES – texte