Le groupe de travail “Oncogériatrie” du Cancéropôle Île-de-France a organisé, le 19 mai 2017, une journée pour aborder le sujet du dépistage de la fragilité en oncogériatrie et celui des essais cliniques dédiés.
L’objectif de la journée a été de réunir gériatres, oncologues, infirmiers des UCOGs franciliens et des centres périphériques et privés autour d’une question de recherche, dans un objectif de fédération des UCOGs. La question de la fragilité des patients en oncogériatrie a ainsi été abordée au cours d’une journée subdivisée en trois temps :
- Un premier temps a été consacré à la question du dépistage de cette fragilité ainsi que de la prise de décision médicale associée ;
- Un deuxième temps a permis la présentation d’essais cliniques en cours dédiés à ce sujet ;
- Enfin, le reste de la journée a été dédiée à la dimension sociologique de ces travaux.
Les échanges ont été riches autour de ces questions et ont permis, une fois encore, de pointer du doigt la nécessité d’avoir des essais cliniques dédiés pour les personnes âgées.
INTRODUCTION
Elena Paillaud Lauren-Puig pilote le groupe de travail Oncogériatrie du Cancéropôle IDF et ouvre cette journée en rappelant ses objectifs : discuter de la recherche en oncogériatrie axée autour des UCOGs. La journée sera l’occasion pour les professionnels franciliens d’échanger sur les outils de dépistage de la fragilité du sujet âgé : ces outils sont mis en place pour aider les cancérologues à prendre des décisions thérapeutiques, et pour dépister les patients qui nécessitent un suivi particulier. Un second temps permettra de faire un point sur les essais cliniques menés spécifiquement sur le sujet âgé. Enfin, Elena Paillaud fait un bref point sur la cohorte ELCAPA.
Elena PAILLAUD LAURENT-PUIG, UCOG Paris Sud, AP-HP Hôpital Henri Mondor
I. FRAGILITÉ, DÉCISION, TRAITEMENT
Comment standardiser les données gériatriques dans les essais : Mini Data Set Gériatrique
Philippe Caillet présente un outil qui a pour but de standardiser les variables gériatriques qui sont nécessaires pour améliorer les essais dans le domaine de l’oncogériatrie, le mini-data set gériatrique. L’objectif est d’uniformiser la manière dont est faite la recherche et améliorer les connaissances en oncogériatrie.Le mini data set gériatrique permet en effet de réellement standardiser les mesures recueillies lors de l’évaluation gériatrique.
Philippe CAILLET, UCOG Paris Sud, AP-HP Hôpital Henri Mondor – diaporama
Évaluation de la concordance entre 4 classifications de fragilité des patients âgés atteints de cancer et comparaison de leurs performances pronostiques
Emilie Ferrat présente son travail de thèse en épidémiologie, effectuée au sein de l’équipe CePIA à l’aide de la cohorte ELCAPA. Elle revient sur la définition de la fragilité, et sur 4 outils qui existent pour évaluer la fragilité des patients. L’objectif de l’étude est de vérifier la concordance de 4 classifications : Balducci, SIOG 1 et 2, et typologie en classes latentes.
Emilie FERRAT, UCOG Paris Sud, Université Paris-Est Créteil – diaporama
Vitesse de marche et cancer du sujet âgé
Frédéric Pamoukdjian est oncogériatre. Il présente dans un premier temps un rappel de ce qui encadre le concept de vitesse de marche en gériatrie et, dans un second temps, revient sur l’intérêt de l’utilisation de cette mesure en population oncogériatrique.
Frédéric PAMOUKDJIAN, UCOG Paris-Seine-Saint-Denis, AP-HP Hôpital René Muret – diaporama
Suivi des sujets âgés sous thérapies ciblées orales : intérêt du dosage plasmatique et point sur les interactions médicamenteuses potentielles
L’objectif du travail présenté par Pascaline Boudou-Rouquette est de montrer l’intérêt du suivi plasmatique en routine des patients âgés sous thérapie orale, et notamment sous inhibiteur de tyrosine kinase et les facteurs potentiels de variabilité de cette exposition. En effet, la posologie des thérapies orales est identique pour tous les patients,malgré des différences de physiologie entre les patients. Un suivi thérapeutique pharmacologique devrait permettre d’adapter plus facilement la posologie des médicaments de manière à permettre un effet maximal et le moins d’effet secondaires possibles.
Pascaline BOUDOU-ROUQUETTE, UCOG Paris Ouest, AP-HP Hôpital Cochin – diaporama
II. ESSAIS CLINIQUES DÉDIÉS
Etude ESOGIA : quelles interprétations possibles, quels enseignements pour de futurs essais ?
L’enjeu de l’étude ESOGIA présentée par Romain Corre est de comparer deux stratégies d’attribution de la chimiothérapie chez des patients âgés porteurs d’un cancer bronchique métastatique. L’étude compare une stratégie dite standard basée sur le performance status et l’âge à une stratégie « optimisée » basée sur les données d’une évaluation gériatrique. Il détaille dans un second temps les éléments de la littérature permettant de préciser la place de l’évaluation gériatrique standardisée (EGS) dans cette indication.
Romain CORRE, UCOG de Bretagne, CHU de Rennes – diaporama
Diagnostic de dépression chez les personnes âgées en cours de chimiothérapie
Olivier Drunat est psycho-gériatre, et s’est intéressé à la problématique de la dépression chez le sujet âgé au cours d’une chimiothérapie. Cette association est fréquente chez le sujet âgé, et Olivier Drunat présente lors de son intervention des outils pour permettre de mieux diagnostiquer la dépression.
Olivier DRUNAT, UCOG Nord, AP-HP Hôpital Bretonneau, HUPNVS – diaporama
Essais en cours en oncologie digestive
34 à 48% des cancers digestifs sont diagnostiqués après 75 ans. Malgré cela, les inclusions dans les essais cliniques ne concernent que très peu les personnes âgées, d’où l’importance de mener des essais spécifiques en oncogériatrie. Thomas Aparicio fait une présentation en deux temps : après un rapide focus sur les essais terminés, il revient sur les essais cliniques en oncologie digestive en cours ou à venir en oncogériatrie digestive.
Thomas APARICIO, AP-HP Hôpital Saint Louis – diaporama
III. SANTÉ SOCIALE
QualiSAGe : une étude sociologique du recrutement des personnes âgées dans les essais cliniques en cancérologie
Benjamin Derbez est sociologue et parle du volet sociologique de l’essai SAGe, qui vise à comprendre les facteurs de non inclusion des sujets âgés dans des essais cliniques en oncologie. Cette étude mobilise des méthodes mixtes issues de différentes disciplines, et mélange des approches quantitatives et qualitatives. Après avoir présenté le contexte soci-économique et quelques éléments de terrain, il présente le schéma de l’étude qui s’appuie sur une cohorte prospective socio-épidémiologique multicentrique.
Benjamin DERBEZ, Université Paris-Est Créteil – diaporama
Analyse des besoins ressentis d’amélioration des compétences par les patients prenant une chimiothérapie orale à domicile, leurs aidants et les professionnels
Sophie Moulias parle d’une étude en cours qui part sur l’idée de faire un projet d’éducation thérapeutique chez les patients âgés atteints de cancer et prenant une chimiothérapie orale. L’évaluation des besoin de la population est faite auprès des patients, des aidants et des professionnels de ville et d’hôpital. C’est ce dernier volet qu’elle présente aujourd’hui. L’étude s’appuie sur 14 entretiens réalisés en face à face auprès de 5 oncologues dont 2 oncogériatres, ainsi que 9 médecins traitants.
Sophie MOULIAS, AP-HP Hôpital Ambroise Paré – diaporama